Principes et valeurs associés au sport sans dopage
Pourquoi lutter contre le dopage ?
Lutter contre le dopage permet de protéger le droit fondamental des sportifs à participer à des activités sportives sans recours à des substances interdites. Il s’agit de promouvoir la santé, l’équité et l’égalité entre tous les compétiteurs. C’est également essentiel pour préserver l’intégrité du sport et des compétitions en garantissant le respect des règles, des adversaires et de l’éthique sportive.
L’esprit sportif
L’esprit sportif se définit comme la recherche de l’excellence par le développement des compétences de chaque athlète, tout en respectant les règles et ses adversaires, sans utiliser de substances ou de méthodes prohibées. Il incarne également le respect de soi, de l’adversaire et de tous les acteurs du sport (arbitres, entraîneurs, officiels, etc.), que ce soit dans la victoire ou dans la défaite.
L’esprit sportif se traduit par des valeurs positives qui se dégagent du sport et de sa pratique.
Prévention
Réaliser de meilleures performances sportives en absorbant des substances interdites ou en utilisant des méthodes interdites, c’est ne pas respecter les règles du jeu. C’est tricher, et tricher avec tout le monde : avec soi, avec les autres sportifs, avec les organisateurs et les sponsors, avec le public. Gagner en trichant, ce n’est pas vraiment gagner : même si les autres ne le savent pas, « l’athlète » ayant absorbé ces substances le sait. De plus, cette tricherie est dangereuse pour la santé !
Les substances interdites ne le sont pas pour rien. Elles ont des effets secondaires non négligeables : divers troubles et dysfonctionnements peuvent apparaître, et parfois entraîner la mort. Les risques de dépendance et d’assuétude ne sont pas négligeables non plus.
Produits dopants stimulants
Les produits dopants stimulants peuvent entraîner, entre autres, des troubles psychiques, de l’hypertension artérielle et des palpitations cardiaques, des tremblements, des hallucinations, une mauvaise coordination, du surmenage, la perte du sommeil et un état d’épuisement avancé.
Produits dopants narcotiques
Les produits dopants narcotiques peuvent réduire la capacité de concentration et de coordination, entraîner des risques de blessures, la perte d’équilibre et des troubles respiratoires, cardiaques et gastro-intestinaux.
Produits dopants anabolisants
Les produits dopants anabolisants peuvent entraîner des lésions du foie et une atrophie testiculaire, accroître le risque d’infarctus, de cancer de la prostate et augmenter l’agressivité, diminuer voire arrêter la production naturelle d’hormones par le corps humain, engendrer des phénomènes de virilisation chez la femme (calvitie, pilosité) et arrêter la croissance chez les jeunes.
Produits diurétiques
Les produits diurétiques peuvent entraîner la déshydratation du corps et donc une diminution du volume sanguin et perturber l’équilibre minéral ou engendrer des lésions rénales, générer des crampes et des vertiges et provoquer une arythmie cardiaque.
Bêta-bloquants
Les bêta-bloquants provoquent une perte du sommeil, réduisent la pression sanguine et entraînent un risque de défaillance cardiaque et d’impuissance.
Hormones peptidiques
Les hormones peptidiques (comme l’EPO et l’hormone de croissance) comportent le risque d’embolie pulmonaire ou cérébrale, de troubles cardio-vasculaires, de diabète et de cancer et peuvent entraîner des troubles des reins, de la thyroïde et de la vision ainsi que de l’arthrite déformante.
Une alimentation saine et équilibrée suffit pour les besoins de la majorité, même des « grands sportifs » et le recours aux compléments alimentaires doit se faire avec la plus grande vigilance : il n’est pas rare de trouver des substances interdites ou des traces de celles-ci dans ces compléments, qu’ils aient été achetés au Luxembourg, à l’étranger ou sur Internet. Ils ne sont d’ailleurs pas soumis à une réglementation très stricte.
L’automédication constitue une situation dangereuse pour le sportif dans la mesure où il absorbe de lui-même des médicaments, sans en parler à son médecin. Même les médicaments disponibles sans ordonnance médicale peuvent contenir des substances interdites. Le sportif se doit donc d’être particulièrement vigilant : il consultera attentivement la notice pharmaceutique pour vérifier qu’aucune substance interdite n’entre dans la composition du médicament et contrôlera qu’aucun agent actif ne fait l’objet d’une interdiction. L’ALAD publie chaque année une liste (non exhaustive) de médicaments autorisés. Le sportif sera également attentif au fait que les médicaments portent le même nom à l’étranger, mais qu’ils contiennent parfois d’autres substances.
Enfin, que ce soit sur le plan sportif ou pénal, le cannabis et ses dérivés ainsi que les autres drogues récréatives sont interdites en compétition et leur possession et consommation sont sanctionnées.
Les conséquences du dopage
Le dopage, en plus des effets néfastes sur la santé, peut engendrer d’autres conséquences graves. En cas de violation des règles antidopage, l’athlète s’expose à des sanctions, notamment une suspension. Les sportifs sanctionnés doivent souvent faire face à des répercussions financières, telles que la suppression ou le remboursement des aides perçues. De plus, ils rencontrent fréquemment des difficultés à réintégrer le marché du travail. La perte de prestige et de respect de la part de la famille, des amis, de l’employeur ou dans le milieu scolaire peut entraîner une forme d’exclusion sociale, aggravant ainsi les conséquences du dopage.
- Problèmes de santé à long terme
- Dépendances
- Maladies chroniques
- Dépression
- Anxiété
- Perte de sponsors
- Perte d’identité
- Perte d’amis
- Perte de droits
- Perte de revenus
- Culpabilité
- Stigmatisation
- Isolement
- Embarras
- Honte
- Suspension de tous les sports officiels dans le monde entier
- Interdictions d’entrainement au sein d’un club
- Interdiction de participation à des compétitions dans tous les sports
- Perte de résultats
- Perte de médailles
- Perte de titres
- Perte de prix
- Potentielle fin de carrière
Sanctions
Pour chaque violation des règles antidopage, une sanction de principe ou une fourchette de sanctions est prévue. Cependant, la sanction finale décidée par le Conseil de Discipline (CDD) tiendra compte des circonstances spécifiques, telles que :
- Le type de violation
- Le type de substance (substance spécifiée ou non, substance d’abus),
- Le niveau du sportif (élite ou récréatif),
- L’intention et le degré de faute.
Voici le tableau des violations antidopage et leurs sanctions:
Violation | |
---|---|
1. Présence d’une substance interdite | 2 à 4 ans |
2. Usage/tentative d’usage d’une substance interdite | 2 à 4 ans |
3. Refus de se soumettre à un contrôle antidopage | 2 à 4 ans |
4. Manquement aux obligations de localisation | 1 à 2 ans |
5. Falsification | 2 à 4 ans |
6. Possession | 2 à 4 ans |
7. Trafic | 4 ans à suspension à vie |
8. Administration | 4 ans à suspension à vie |
9. Complicité | 2 ans à suspension à vie |
10. Association interdite | 2 à 4 ans |
11. Menace, intimidation ou représailles | 2 ans à suspension à vie |
Gestion des résultats en conformité avec le Code antidopage
Conformément aux articles 7, 8 et 13 du Code, la gestion des résultats vise à traiter les violations des règles antidopage de manière équitable, rapide et efficace. L’ALAD a mis en place une procédure administrative pour préparer les audiences relatives aux violations potentielles, tout en respectant les principes définis dans cet article.
Cette gestion des résultats doit respecter, au minimum, les exigences du Standard international pour la gestion des résultats.
Compléments alimentaires
Cette section vise à fournir des informations utiles et objectives sur les nombreux compléments alimentaires pour sportifs disponibles sur le marché. Elle s’adresse aux athlètes, entraîneurs, et toutes personnes intéressées.
Certains fabricants affirment que leurs produits sont totalement sûrs et ne contiennent pas de substances interdites, en les étiquetant comme « DOPING FREE ». Cependant, ces affirmations sont souvent trompeuses. Les compléments alimentaires peuvent contenir des substances interdites non déclarées comme composants sur l’emballage. On peut estimer que, dans le monde, 5 à 20% des produits sont contaminés par des substances interdites selon la Liste des interdictions (Vernec et al., 2013). Les contaminations peuvent, par exemple, provenir des installations de production contaminées, ou de substances interdites peuvent être ajoutées volontairement pour accentuer les effets des produits. Il est arrivé plusieurs fois dans le passé que des athlètes aient été suspendus après avoir absorbé des compléments alimentaires contaminés.
Certaines entreprises font contrôler leurs produits avant leur mise sur le marché pour réduire les risques de contamination. Bien que ces risques soient faibles, il est important de noter qu’ils ne peuvent jamais être totalement éliminés.
Voici les logos des principaux labels de contrôle pour vous aider à identifier les produits vérifiés :
L’ALAD recommande les mesures suivantes pour minimiser le risque lié à l’utilisation de compléments alimentaires, tout en réduisant la suspension encourue en cas de contrôle antidopage positif :
- Achetez vos compléments alimentaires idéalement seulement en pharmacie et évitez les achats en ligne, dans des magasins à bas prix ou dans des salles de sport low cost.
- Conservez toujours les reçus des achats effectués.
- Privilégiez des produits ayant été testés et certifiés, tels que ceux présents sur la Kölner Liste, Informed Sport, Certified for Sport, HASTA, etc.
- Inscrivez tous les noms des compléments alimentaires récemment consommés sur le formulaire lors du contrôle antidopage.
- Gardez un échantillon de chaque paquet de compléments alimentaires utilisés.
Ces recommandations n’éliminent pas complètement le risque, mais elles le réduisent considérablement. En cas de contrôle antidopage positif lié à la prise d’un complément, elles pourraient atténuer la sanction encourue.
ADEL, plateforme d’éducation et apprentissage antidopage
L’Agence Mondiale Antidopage (AMA) a lancé le 6 janvier 2021 sa plateforme d’éducation et apprentissage antidopage (ADEL), une nouvelle version améliorée de son actuelle plateforme d’apprentissage en ligne lancée en janvier 2018.
Sur cette nouvelle plateforme ADEL, l’AMA offrira des outils d’éducation et d’apprentissage à la communauté antidopage mondiale, notamment aux sportifs, aux entraîneurs, aux parents et aux professionnels de la santé. Les intervenants de la lutte contre le dopage pourront également trouver sur ADEL des options d’apprentissage qui les aideront à remplir leur rôle, ainsi que des ressources pour appuyer le développement de leurs programmes antidopage.
Pour accéder à la nouvelle plateforme ADEL :
- Les utilisateurs existants doivent activer leur compte à la réception du courriel qu’ils auront reçu de l’adresse adel@wada-ama.org.
- Les nouveaux utilisateurs peuvent simplement s’inscrire sur la nouvelle plateforme à l’adresse https://adel.wada-ama.org/.
Pour plus d’information svp cliquez ici.
Depuis le 25 mars 2022, la formation en ligne et le test sont obligatoires pour tous les athlètes membres des cadres Elite et Promotion du COSL.
Centre National de Prévention des Addictions (cnapa)
Le 15 mars 2021, un accord entre l’Agence Luxembourgeoise Antidopage (ALAD) et le Centre National de Prévention des Addictions (cnapa) a été signé.
La collaboration se situe dans le cadre de la lutte contre le dopage dans le sport en général, et les parties ont identifié deux domaines particuliers où l’expertise de cnapa pourrait être mise à profit.
Le premier domaine vise le programme d’intervention contre les substances d’abus que le sportif (convaincu d’avoir utilisé une substance d’abus dans les conditions décrites à l’article 10.2.4 du code antidopage de I’ALAD) s’engage à suivre pour pouvoir bénéficier d’une réduction de la période de suspension sur décision des instances disciplinaires. cnapa aide à mettre sur pied et à accompagner une intervention adéquate sous forme notamment d’un entretien pédagogique avec le sportif et, le cas échéant, d’un projet pédagogique à mener par le sportif au sein de son club.
cnapa collabore à la mise en oeuvre de stratégies de prévention et d’éducation auprès des publics cibles que sont essentiellement les jeunes sportifs et les membres du personnel d’encadrement. Il met à disposition du matériel d’information et de sensibilisation pour prévenir la consommation de substances psychoactives.
L’objectif de cnapa étant de sensibiliser la population aux thèmes de la prévention.
Les activités de cnapa en faveur de la prévention des addictions et de la promotion de la santé mettent l’accent sur l’information, la sensibilisation, la formation et la coordination.
- élaborer et développer un concept national pour un travail systématique et structuré en matière de prévention et à réaliser ce concept en commun avec les organisations et les institutions existantes nationales et internationales.
- coordonner le travail des diverses institutions existantes et élaborer des propositions pour la mise en place de nouvelles institutions.
- élaborer et développer l’éducation et la formation permanente d’interlocuteurs et de multiplicateurs parmi les adolescents, les parents, le personnel enseignant et psycho-socio-éducatif, et autres.
- réaliser un travail d’information et de sensibilisation sous forme de conférences, de discussions, de séminaires, de spots publicitaires, de films, de manifestations sportives, de loisirs, …
- rassembler du matériel didactique et le mettre à la disposition de toute personne intéressée.